La Lettre d'infos n°48

Publié le 11 janvier 2021
Sommaire

Infos des lieux de vie


à la frontière franco-britannique

  • A Calais, 5ème arrêté d’interdiction de distribution des repas en Centre-Ville, valable jusqu’au 12 janvier. Les violences que subissent les personnes exilées sont toujours les mêmes : la survie dans la boue, les expulsions de leurs abris de fortune, leurs tentes parfois lacérées de coups de couteaux, leurs objets personnels jetés dans des bennes, les palets de lacrymo, les tirs de LBD. A retrouver dans cet article de l’Humanité.
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Les exilés qui s’absentent pour trouver de la nourriture prennent le risque que leurs campements de fortune soient détruits et jetés dans une benne. © David Pauwels

  • A Grande-Synthe, le 8 janvier, des associations dénoncent des contrôles au faciès par les forces de l’ordre à l’entrée du centre commercial Auchan, aboutissant à empêcher les personnes exilées d’accéder au centre commercial. Le Défenseur des droits a été saisi. Retrouvez ici des vidéos sur le compte twitter HRO, cet article de franceinfo relatant les événements, ainsi que le communiqué de presse inter-associatif dénonçant ces pratiques discriminatoires.
et ailleurs

  • A Lille, une semaine après l’incendie qui a détruit des baraquements du camp de la friche Saint-Sauveur à Lille où survivent des personnes exilées, les associations haussent le ton en direction de la préfecture et de la ville, qu’elles accusent de rester trop « inactives » face aux besoins de relogement. Elles réclament de trouver en urgence une solution pour une soixantaine de jeunes adultes et une dizaine d’adolescents installés depuis plusieurs mois sur cette friche, dans des conditions indignes. A lire dans un article La voix du Nord
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Photos Pascal Bonnière

  • A Paris, le retour d’un campement de personnes exilées boulevard de la Chapelle. Un mois et demi après la violente expulsion des personnes installées sur la place de la République, de petits groupes sont à nouveau installés dans Paris ou continuent d’errer en périphérie, au gré des évacuations et de la météo. Leur précarité est de plus en plus grande et  le travail des associations presque impossible. A lire l’article de francebleu et celui du Monde.

  • A la frontière italienne, depuis 2019, ni les élus, ni les associations ne peuvent entrer dans les locaux où se trouvent les personnes exilées avant leur renvoi en Italie. La préfecture des Alpes-Maritimes a notifié une nouvelle décision de refus le 30 décembre 2020 à ces associations qui dénoncent « des conditions d’accueil indignes » et demandent un droit de regard sur les conditions sanitaires au sein du poste-frontière de Menton. Me Zia Oloumi, avocat en droit de la mobilité internationale et des droits fondamentaux dénonce : « Il y a des mineurs avec des majeurs… parfois une femme avec des hommes alors que c’est interdit » . A lire l’article de Loïc Blache pour franceinfo provence alpes côte d’azur.

  • En Bosnie-Herzégovine, l’enfer des personnes après l’incendie du camp de Lipa. Près d’un millier de personnes vivent depuis fin décembre dans le plus grand dénuement, par un temps glacial. Sur fond d’opposition locale, et malgré l’aide européenne, aucune solution d’urgence n’a pour l’heure été trouvée. A lire l’article de Margot Davier dans Libération
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Construction d’abris temporaires le 27 décembre, après l’incendie. Photo Dado Ruvic. Reuters

Infos des assos


  • Pour la « journée internationale des migrations », le 18 décembre, le CCFD-Terre Solidaire, organisation qui soutient la PSM depuis sa création, a réalisé un podcast : Sidonie Hadoux nous  y invite à partager la journée d’associations de notre réseau, qui témoignent de la situation intolérable dans laquelle sont maintenues les personnes exilées, tout en poursuivant inlassablement leur action auprès de ces personnes et en continuant d’inventer d’autres possibles. Embarquez avec elle !
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Deux bénévoles se préparent à partir en maraude à la rencontre des personnes migrantes ©Sidonie Hadoux/CCFD-Terre Solidaire

  • Un concert avec la compagnie Tire-Laine à l’accueil de jour du Secours Catholique de Calais dans l’après midi du 31 décembre. Musique et goûter  pour les personnes exilées.
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  • Des boites cadeaux, apportées par les bénévoles du CAMO (Collectif d’Aide aux Migrants de Ouistreham ), ce samedi 2 janvier. Les jeunes soudanais de Ouistreham, qui vivent dans un campement de fortune sur les bords du canal, ont reçu chacun ce matin-là une boite « cadeau » contenant douceurs, chocolats et autres gâteaux emballés, gants, chaussettes et surtout produits d’hygiène. Plusieurs paquets contenaient aussi des dessins d’enfants. Une dizaine  de personnes de l’association SOS sans abris de Caen avaient aussi apporté des cadeaux.
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  • Help 4 Dunkerque, un collectif venu en soutien aux assos de Grande-Synthe, était présent au Puythouck du 24 décembre au 10 janvier. Cette équipe d’une quinzaine de personnes est arrivée très chargée, avec des camions et véhicules remplis de dons pour les personnes exilées, collectés un peu partout en France. Ils ont aussi installé un barnum pour proposer thé, crêpes, coiffure, jeux pour les enfants et différentes animations.
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Faire et dire, les personnes premières concernées


  • Rien de ce qui est humain ne m’est étranger.  Des récits de vie de personnes migrantes proposés par Marie-Odile Lainé. « En menant ce projet, je me suis très vite trouvée confrontée à la problématique de la rencontre de l’Autre, « l’étrange étranger », pour citer Jacques Prévert… Comment parler pour ceux qui viennent d’une autre culture, d’un autre climat, d’autres usages, sans se projeter, sans interpréter leurs paroles à l’aune de nos propres références et en évitant les pièges de la pitié ? » Retrouvez ici les récits de Ahmad, Mira, Moussa, Soraya et des autres.
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Belles échappées


  • Le grand RECHO. Histoire(s) d’une cuisine fraternelle, de Vanessa Krycève, Valérie Sévenet Gentil et Alice Barbosa. Photographies de Alice Barbosa . À l’initiative du RECHO – association agissant pour l’inclusion des personnes exilées à travers la cuisine –, et du maire d’Arras, ce projet collaboratif a fait le pari ambitieux de réunir tous les acteurs et actrices d’un territoire autour de la question de l’accueil. Pendant 10 jours, ce lieu a réunit des communautés qui n’auraient jamais eu l’opportunité de se rencontrer. Chef.fe.s étoilé.e.s ou non, exilé.e.s, associations, artistes, étudiant.e.s, bénévoles, ensemble, ils ont ri, cuisiné, dansé, chanté, raconté, se sont mis à table et ont inventé la plus belle des recettes, celle de la fraternité. C’est la richesse et la créativité de la cuisine née de ces rencontres inédites que ce livre propose à son tour de faire partager.
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Désinfox, outils pour lutter contre les idées reçues


  • Ce que les mots « réfugiés » et « migrants » révèlent de nous. Réfugié.e, migrant.e, le statut des ces personnes est-il différent ?  Et que signifient ces termes pour nous ? Le discours public dominant aujourd’hui, « c’est que la plupart des demandeurs d’asile sont des faux », explique Karen Akoka, maître de conférence en sciences politiques à l’université de Nanterre. Pour aller plus loin sur ce processus de catégorisation, et sur ce qu’il dit de nous, qui posons ces étiquettes, retrouvez l’interview de Karen Akola sur  franceinfo et son livre  » L’asile et l’exil, une histoire de la distinction réfugiés/migrants ».
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En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques


  • Kit Cimade/Gisti : dématérialisation et prise de rendez-vous en préfecture. Dans cette note réactualisée en décembre 2020, la Cimade et le Gisti, expliquent pourquoi il est souvent nécessaire de saisir un tribunal pour avoir la possibilité de déposer une demande en préfecture, et comment faire ces démarches. A trouver ici.

  • Dans une décision rendue le 6 janvier 2021, le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer se déclare incompétent pour trancher sur la légalité de l’expulsion du 29 septembre à Calais.  Retrouvez l’information sur Passeurs d’hospitalités et franceinfo hauts de france.
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Loup Blaster, artiste calaisienne.

  • Le tribunal administratif de Lille a rejeté, le 5 janvier,  la demande de deux reporters indépendants  d’enjoindre, en urgence, aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais de les autoriser à accéder aux différents sites où il est procédé à l’évacuation de campements. En cause, notamment,  plusieurs épisodes durant lesquels les deux journalistes disent avoir été entravé dans leur travail, évoquant une atteinte grave à la liberté d’informer. Louis Witter, photojournaliste indépendant qui couvre les questions migratoires depuis 6 ans, déclarait ainsi : « Jusqu’ici, il n’y avait que deux pays qui m’avaient empêché de travailler : la Hongrie de Viktor Orban et le Maroc de Mohammed VI. Maintenant, il y a la France. » A lire cet article du journal Le monde.

Pour comprendre / pour cogiter


  • L’exception Emmaüs : La loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie du 10 septembre 2018 a donné la possibilité aux 3 000 compagnes et compagnons « sans-papiers » d’Emmaüs d’obtenir une carte de séjour sur la base de leur expérience au sein des communautés. Un an et demi après l’entrée en vigueur des textes, Emmaüs France constate que leurs chances de régulariser leur situation sont très disparates en fonction des préfectures. Lire l’article de Thiphaine Guignat paru dans le plein droit n°126 du Gisti.

  • Brexit et  politique migratoire.  Après la sortie du Royaume-uni de l’Union européenne, le règlement Dublin cesse de s’appliquer outre-Manche. Un nouveau règlement visant à remplacer Dublin n’a pas encore été trouvé. Pour l’heure, la situation est donc floue et cela pourrait être le cas pendant plusieurs mois. Infosmigrants fait le point sur les changements.

  • L’Europe, mortelle forteresse. « Harcèlement des navires de sauvetage, accords avec des pays peu sûrs comme la Lybie. Sur la Manche ou en Méditerranée, le vieux continent ne cesse de renforcer la protection de ses frontières, quitte à pousser les personnes exilées à emprunter des routes toujours plus dangereuses. Souvent au péril de leur vie ». Pour lire la suite de cet article de Nelly Didelot paru dans Libération, c’est ici
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Au port de pêche du quartier de Tefess, dans le village sénégalais de Mbour, à une centaine de kilomètres de Dakar, d’où partent pour l’Europe la majorité des pirogues. Photo Sylvain Cherkaoui pour Libération