La Lettre d'infos n°51

Publié le 12 avril 2021
Sommaire

Infos des lieux de vie


à la frontière franco-britannique

  • A Calais, toujours des expulsions avec les fourgons de gendarmerie, de la PAF,  de la Police Nationale, les véhicules de nettoyage. A la ressourcerie on retrouve régulièrement des tentes parfois pleines, des bâches, des sacs de couchage, des couvertures. A Coquelle, le 30 mars expulsion d’un campement autour de l’ancien magasin Conforama. Des roches ont été posées tout autour de la surface abritée du bâtiment afin de décourager toute tentative d’installation. Voir l’article de La Voix du Nord. En date du 6 avril, c’est la parution déjà du 9ème arrêté d’interdiction de repas et de boissons par les associations indépendantes en centre-ville. Le 6 avril également, entre 15h et 18h, ont eu lieu six opérations d’expulsion de grande ampleur sans aucune opération de mise à l’abri concomitante. Voir le communiqué de presse des associations. Le 9 avril, ce sont les ponts Georges V et Freycinet, sous lesquels survivent des personnes exilées qui ont été expulsés. Le campement du site BMX : la requête d’expulsion demandée en justice par la Mairie de Calais a été rejetée ! Dans ce lieu (sur)vit la communauté érythréenne, soit près de 200 personnes. Plus d’informations ci-dessous dans la rubrique "infos juridiques".
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Coquelle, enrochement devant l’ancien magasin Conforama

  • A Grande-Synthe, les associations dénoncent « un matraquage psychologique » pour chasser les migrants. Les campements de fortune continuent à être quotidiennement anéantis. Retrouvez le reportage de Farida Nouar sur Franceinfo L’État va prochainement  prendre en charge la distribution des repas selon le préfet du Nord. Les associations d’aide aux migrants accueillent la nouvelle avec « satisfaction et inquiétude » Information sur Infomigrants.
et ailleurs

  • À Paris, un nouveau camp de réfugiés installé sur la place de la République. Il y a 4 mois jour pour jour ici, un camp s’était formé sur la place de la République à Paris avant d’être violemment évacué par les forces de l’ordre. Ce 25 mars, plusieurs associations ont aidé à la réinstallation de ce camp. En effet, selon elles, « rien n’a changé« . « C’est encore une action de visibilisation, de revenir faire une action République 2« , explique Reza Jafari, président de l’association Enfants d’Afghanistan. A lire et regarder sur Franceinfo.

Infos de la PSM


  • Le 10 avril, c’était l’Assemblée générale de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s qui a rassemblé en visio-conférence les membres associatifs et individuels de la PSM. La date principale à venir pour un nouveau rendez-vous du réseau, c’est le Forum, qui se tiendra le 26 juin 2021 !

  • La PSM et le CCFD-Terre Solidaire partenaires dans leur engagement  auprès des personnes exilées : à écouter en podcast l’interview de Marie salariée de la PSM et à lire le portrait de Dominique, bénévole ici et .

  • 3 nouvelles recrues à la PSM ! Bonnie Couillet, stagiaire pour les 5 prochains mois, est en charge au sein de la commission « Pouvoir d’agir des personnes exilées », de documenter les formes d’organisation et de résistance des personnes exilées à la frontière d’un côté, et les initiatives des associations visant à renforcer le pouvoir d’agir des personnes exilées de l’autre. La Commission plaidoyer accueille Marta Lotto, salariée chargée d’enquête auprès des personnes exilées à la frontière, et Pierre Bonnevalle, salarié chargé de recherche sur les politiques publiques à la frontière. Bienvenue à Bonnie, Marta et Pierre !

Infos des assos


  • La campagne Speak Out bat son plein ! Ce reportage à écouter, réalisé par la sociologue Stéphanie Pryen sur une après-midi lors d’une clinique mobile au Fort-Nieulay à Calais et le lendemain pendant une maraude au Puythouck à Grande Synthe. Mais aussi à retrouver ce témoignage de Bertrand Verfaillie sur son passage à Grande Synthe dans Médiacités ou ici en accès libre. La campagne Speak Out est à suivre sur les réseaux sociaux via Médecins du monde et le Secours catholique, les deux associations à l’initiative du projet.

Faire et dire, les personnes premières concernées


  • Bozaun court-métrage réalisé par Séverine Sajous et Anna Surinyack donne la parole à des personnes en exil. Tour à tour en mode selfie, Aminata Camara, Mamadou Bamba ou encore Aissatou Berr, partagent leur histoire d’exil et de résilience, entre l’Espagne et le Maroc.

Envie d’agir


  • « Musiques, voyages, paroles, exils » Participez au projet artistique, collaboratif et pluridisciplinaire du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Dunkerque ! L’idée première est de partager en musique des émotions d’hier et d’aujourd’hui avec les habitants, les élèves, les enseignants, les musiciens amateurs et professionnels. La priorité est de créer, à partir de la musique, des actions et des évènements diversifiés et interdisciplinaires, pour enclencher des échanges, du dialogue, des passerelles d’expression entre les citoyens de toutes générations. Ce collectage de musiques du monde et de paroles sera accompagné d’expositions, de conférences et de moments festifs. Découvrez ce beau projet !
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Parlons-en : échanges, débats, conférences, formations


  • Apéro-débat en ligne du côté belge ! « Migration et Liberté de circulation – Les voies sûres et légales ». Mardi 27 avril 2021 à 20h avec Marie-Pierre de Buisseret, avocate en droit des étrangers et coprésidente de la Commission Étrangers de la Ligue des Droits Humains de Belgique. Comment empêcher le trafic d’êtres humains ? Pourquoi les associations et ONG travaillant en matière migratoire exigent des « voies légales et sûres » ? Les visas humanitaires permettent-ils d’éviter des morts en mer et une route de l’exil toujours plus violente ? Inscrivez-vous ici !
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Désinfox, outils pour lutter contre les idées reçues


  • Les États Généraux des Migrations mobilisés contre les idées fausses sur les migrations pour sortir des discours qui laissent croire qu’une politique d’accueil est impossible. Soixante idées fausses sur les migrations sont décryptées et déconstruites dans ce livre « En finir avec les idées fausses sur les migrations  » autour de cinq grandes thématiques : migrant, homme de couleur noire, pauvre et illettré, à la recherche de l’eldorado européen ; « C’est l’invasion ! » ; « Ils nous menacent ! » ; « Une seule solution, chacun chez soi ! » ; « Assurer un accueil inconditionnel et ouvrir les frontières ? vous plaisantez j’espère ! » Pour retrouver les 60 idées fausses et commander le livre dans la boutique des EGM, c’est ici.
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Belles échappées


  • L’artiste SAYPE continue son projet de chaîne humaine à l’échelle planétaire. Nous avions déjà parlé de son projet démarré à Paris sur le Champs-de-Mars. Il s’est rendu au Bénin pour dessiner une nouvelle œuvre qui symbolise l’entraide et la bienveillance entre les peuples. « L’idée c’est de créer symboliquement la plus grande chaîne au monde en peignant des mains qui s’entrelacent qui pour moi est un symbole d’entraide et de bienveillance entre les peuples. L’idée, c’est de créer des ponts entre les gens et les cultures« , explique l’artiste. La chaîne traversera une vingtaine de pays, elle porte un message d’humanité. Retrouvez l’artiste sur Franctveinfo
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En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques


  • Le 26 mars, le Tribunal Administratif rejette la requête de la mairie de Calais concernant l’expulsion du site dit de ‘BMX’ à Calais. Le 18 mars 2021, une demande d’expulsion par la Commune de Calais a été affichée sur le site « BMX », dans la zone du Courgain. Il s’agissait d’un référé mesures utiles avec une audience qui s’est tenue le 23 mars 2021.Ce référé faisait suite à d’autres requêtes similaires de la mairie de Calais qui avaient obtenu l’expulsion du site Calypso en novembre 2020 et des ponts du centre-ville en décembre-janvier dernier. C’est donc une belle victoire pour les personnes concernées, dont deux personnes habitantes étaient requérantes, avec deux associations en soutien, mais qui accorde un répit relatif aux personnes concernées : les expulsions toutes les 48 heures se poursuivent, et les expulsions du 6 avril sur tous les lieux de vie n’ont pas épargné ce campement. Cette victoire juridique est liée notamment au fait que le campement bénéficie du « socle humanitaire » minimal de l’Etat. La juge a donc rejeté les arguments de la Commune sur l’urgence et l’utilité de la mesure. Lire le communiqué de la Cabane juridique qui revient sur le déroulé de l’audience. 

  • Contre la dématérialisation des demandes de titres de séjour : des préfectures assignées en justice partout en France. Depuis bientôt dix ans, un nombre croissant de préfectures obligent à obtenir un rendez-vous par Internet pour demander ou renouveler un titre de séjour. La crise sanitaire a renforcé ces difficultés. Pourtant, la dématérialisation ne peut être imposée aux usagers et usagères du service public : le Conseil d’Etat l’avait affirmé sans ambiguïté dans une décision du 27 novembre 2019. A lire dans cet article de la Cimade.
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  • Le Royaume-Uni veut restreindre drastiquement les arrivées des personnes migrantes considérées « illégales ». Le nouveau système d’asile à la britannique, qui pour l’instant n’est qu’une « proposition » soumise à consultation – un projet de loi viendra ultérieurement, a assuré Mme Patel, ministre de l’Intérieur –, introduirait deux classes de réfugiés. En plus de vouloir décourager les passages « illégaux », le gouvernement Johnson entend augmenter les contrôles de l’âge des migrants parvenus dans le pays, pour éviter que certains se fassent passer pour des adolescents et bénéficient de conditions d’accès facilitées. Londres veut aussi « accélérer » les expulsions des personnes n’ayant pas réussi à décrocher le statut de réfugié et limiter leurs possibilités de recours devant les tribunaux. Plus d’informations dans le journal Le Monde

Pour comprendre / pour cogiter


  • Les mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s : « Comment concilier la volonté de réduire l’immigration irrégulière et l’obligation légale de protéger les mineurs ? Un premier pas a été celui de parsemer le Pacte sur la migration et l’asile de références à “l’intérêt supérieur de l’enfant”, avec le risque, selon Elisabeth Schmidt-Hieber chargée de communication pour Sos Children’s Villages International, “que cette notion soit placée ici et là sans véritables garanties”. Retrouvez cette analyse sur Voxeurop. Un rapport parlementaire décrié « sur les problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés » a fait réagir ! Voir ici l’action collective à ce sujet sur le site du Gisti « Protéger, soigner, accompagner ? Non, ficher, stigmatiser, sanctionner, renvoyer ».

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  • « Channel Rescue », une patrouille citoyenne à l’affût des arrivées de migrants sur les côtes anglaises. En Angleterre, un groupe de citoyens bénévoles s’improvisent depuis quelques mois veilleurs des côtes britanniques, à la recherche de canots de migrants en détresse. Le but : s’assurer que les personnes qui arrivent au large du Kent au péril de leur vie sont correctement prises en charge.  A lire sur Infomigrants.
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crédit : Channel Rescue.