Boulogne : le hall du théâtre Monsigny occupé par une cinquantaine d’exilés pour trouver un toit pour la nuit
Ludovic Lambert pour la Voix du Nord, 5 octobre 2024.
Accompagnés par des membres de l’association Osmose 62, une cinquantaine d’exilés, de diverses nationalités, ont occupé ce samedi en début de soirée le hall du théâtre Monsigny dans un calme apparent, avant de se positionner sur les marches extérieures. L’enjeu pour eux : dormir au chaud à Boulogne ou retourner à Calais ou Dunkerque.
La journée dramatique sur le Littoral, qui a vu quatre personnes, dont un enfant de deux ans, perdre la vie au cours de tentatives de traversées de la Manche, s’est poursuivie jusque tard dans la soirée à Boulogne-sur-Mer dans un lieu atypique : le théâtre Monsigny, qui accueillait le spectacle Days in a life de The Beatles Factory, à l’occasion du lancement de la saison culturelle boulonnaise. En début de soirée, une cinquantaine d’exilés de tous horizons a franchi, en compagnie de membres de l’association Osmose 62, les portes du théâtre pour faire un sit-in.
« On s’est décidés au dernier moment, confie un membre d’Osmose 62. On estime ne pas avoir eu d’autre choix que de mener cette opération coup de poing » dont Osmose 62 n’est pas coutumier. Les exilés et bénévoles y sont restés une demi-heure avant de rejoindre, pacifiquement, les marches de l’entrée du théâtre. Seuls des hommes étaient présents, les femmes et les enfants étaient restés à la gare de Boulogne-sur-Mer.
Plus de bus
Confrontés à l’absence de trains entre Boulogne et Calais ce week-end du fait de travaux en gare de Calais, environ 200 exilés ont tenté de prendre des bus à destination de Calais ou Dunkerque. Certains y sont parvenus. Mais une bonne centaine se retrouvait coincée à Boulogne, certains avec des enfants en bas âge, sans autre solution que de dormir dehors.
« On a essayé de contacter le maire de Boulogne, M. Cuvillier ainsi que la sous-préfecture, confie un membre d’Osmose 62. Les seules réponses qu’on a eues c’est “bien reçu”. Nous, on demande juste une solution pour cette nuit. » Une solution qui passe par l’ouverture d’une salle à Boulogne pour passer la nuit ou leur acheminement vers Calais ou Dunkerque via des bus. « Un enfant est mort ce matin, on ne bougera pas tant qu’une solution d’hébergement ne sera pas trouvée. » À 22 heures ce samedi, la situation n’avait pas évolué : plus d’une centaine de personnes s’apprêtaient à passer la nuit dehors.
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