La lettre d'info n°85

Publié le 29 août 2024
Sommaire

Info des lieux de vie


A la frontière franco-britannique...


  • Calais. Dans la nuit du 30 au 31 juillet, un incendie lié à une rixe s’est déclenché dans un entrepôt rue Clément Ader, occupé depuis plusieurs mois par des personnes en exil. La préfecture et la police ont boulonné dès le lendemain l’accès à l’ancien lieu de vie sinistré.
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Photo de Laurent Prum

(les autres photos des conséquences de l’incendie ici)

A l’aide de ses photos, Laurent Prum a aussi documenté cet été les expulsions des lieux de (sur)vie, les retours de naufrage avec Osmose 62, mais aussi des temps conviviaux avec Salam, et avec les personnes exilées, ses photos sont à trouver sur ce blog

  • Dunkerque. Un millier de personnes (sur)vit sur le campement à cheval sur plusieurs communes - Mardyck, Loon Plage et Dunkerque. Les ressortissants sont de différentes nationalités : Kurdes Irakiens, Afghans, Pakistanais, Indiens, Sri Lankais, Erythréens, Soudanais, Palestiniens,... Sur place, il y a des familles, des femmes isolées, des mineurs non accompagnés. Les associations constatent des violences graves et une tension importante sur les différents campements, mais aussi sur le lieu dédié aux services associatifs (distributions, cliniques mobiles, et services spécifiques pour les femmes et les mineurs).

  • Traversées en petits bateaux. L’été a été propice pour constater d’autant plus la multiplication des traversées en petit bateau, phénomène qui s’est développé depuis 2018. Selon cet article, “le 12 août, plus de 18 000 migrants étaient déjà arrivés en Angleterre depuis le début de l'année”, correspondant à une “hausse de 9% par rapport à l'année dernière”. Les départs se font de différents lieux sur le littoral, notamment de la Baie de Somme (voir ici), et des départs de Dieppe également (voir ici). Les autorités répondent toujours avec des bouées pour empêcher les départs des canaux en amont de la Manche, mais aussi en installant un nouveau ponton pour l’accueil des naufragé.e.s.

  • Mort.e.s de la frontière. Les mois de juillet et d’août ont été particulièrement meurtriers, ponctués par des décès liés à des naufrages. Des rassemblements ont eu lieu au Parc Richelieu le lendemain de chaque décès, mais aussi à Dunkerque à l’espace Kursaal. Une marche blanche a eu lieu le 7 août à Calais avec les familles de deux personnes décédées.
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Flyer distribué lors des commémorations à Calais

...et des infos d'ailleurs


  • Royaume-Uni. Toujours bloqués sur la barge Bibby Stockholm, des dizaines de demandeurs d’asile ont manifesté le 15 juillet, avec un appel au gouvernement à "accélérer l'examen de leur demande d'asile" pour "quitter la barge" et "trouver un travail et un lieu sûr pour vivre". Ces revendications sont rapportées sur les réseaux sociaux par l'ONG Stand up to Racism Dorset, voir dans cet article

Au-delà de ces non-avancées, les manifestations racistes anti-immigration qui ont duré plusieurs jours ont égrené le début du mois d’août, voir cet article qui relate que des centres d’hébergement pour demandeurs d’asile ont été pris pour cible. Il y a eu une répercussion de ces évènements en France, avec une invitation de personnes d’extrême droite  britanniques à venir sur le littoral français empêcher des bateaux de migrants de traverser.

  • Pologne. Cette enquête de Mediapart fait état d’une loi votée le 12 juillet en Pologne qui autorise les forces armées dont les gardes-frontières à tirer sur les personnes exilées qui voudraient rejoindre le pays via le Bélarus. Cette loi s’inscrit dans une continuité de mesures répressives prises depuis 2021 dont la construction d’un mur d’acier de 200 mètres, les refoulements systématiques ou encore les abus et violences répétées des forces armées polonaises à la frontière. 

Infos des assos


  • Auberge des migrants. Le fondateur de l’association en 2008, et premier président, Christian Salomé, est mort le dimanche 11 août. L’Auberge invite à laisser un message ici : “Que vous l’ayez connu ou non, et souhaitez faire passer un message à sa famille, vous pouvez le faire via le formulaire ci-dessous. Nous nous chargerons de transmettre vos messages.” 
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Christian Salomé en 2015 (Augustin Le Gall via Libé)

Infos de la PSM


  • Forum et Assemblée générale de la PSM. Le Forum annuel aura lieu le 21 septembre ! Des idées ? Envie de s’investir ? Des demandes ? Écrivez à contact@psmigrants.org afin de rejoindre l’équipe d’organisation ! L’Assemblée générale 2024 aura lieu le lendemain, le 22 septembre. Pour se mettre à jour de son adhésion à la PSM, les différentes modalités ci-dessous. On peut adhérer soit 1. en tant que membre associatif, 2. en tant que membre individuel.le agréé.e par le CA (ces deux options donnent un droit de vote à l'AG), ou 3. en tant qu'adhérent.e bienfaiteur / bienfaitrice (cette option donne une voix consultative à l'AG). Le bulletin d'adhésion pour 2024 est à trouver ici, à nous retourner rempli ! Le montant de l'adhésion : 10 € pour les individus - 100 € pour les associations ou collectifs, qui est un montant indicatif, ça peut être moins suivant les finances de votre association, ou plus ! Le mode de paiement : en ligne, le plus simple ici sur Helloasso ou en envoyant un courrier (bulletin d'adhésion + paiement) à cette adresse : PSM - Maison de la Vie Associative - Rue du 11 novembre 1918 - 59140 DUNKERQUE.

  • Un futur poste en commun pour la PSM / la MER / & le projet Mémoires ? Le projet « Mémoire de la frontière franco-britannique » est porté depuis 2 ans bénévolement par des chercheur.euse.s, associatifs et militant.e.s. Ce groupe de travail souhaite recomposer une mémoire aujourd’hui éparpillée, fragmentaire, parfois même absente, des réalités de la frontière franco-britannique. Afin de mener à bien ce projet, le groupe Mémoires, la PSM et le Secours catholique travaillent à la création d'un poste salarié en charge de coordonner le projet, et qui s’ancrerait à la Maison d’Entraide et de Ressources (MER) de Calais pour soutenir également l’animation du lieu. Une cagnotte est lancée en ligne pour aider financièrement cette initiative commune, à trouver ici !  

Faire et dire, les personnes premières concernées


La boite à outils


  • Nouvelle publication de la Cimade ! Parmi les petits guides thématiques de sensibilisation de la Cimade, un nouveau “Refuser la violence des frontières”. A trouver en commande en lots directement sur la boutique en ligne.
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Commission santé mentale


  • Presse locale. Face au contexte estival mortifère à Calais, un article de la Voix du Nord du 14 août se pose la question “Comment ces associations tiennent-elles le coup ?” À retrouver ici.

En quête de droit(s) - outils et infos juridiques


  • Squat rue Frédéric Sauvage à Calais. Un article de Calais Migrants Solidarity revient sur l’expulsion du squat le 2 juillet, à trouver ici. L’article dénonce : “[...] la maison était toujours protégée par la décision du tribunal accordant les 3 ans de délai avant expulsion puisqu’aucun huissier n’était venu notifier le contraire (ce qui aurait alors entamé un délai de 2 mois avant de devoir effectivement quitter les lieux). La mairie de Calais a donc procédé à une expulsion qui ne dit pas son nom, qui est parfaitement illégale [...]

  • Expulsions vers la Syrie et l’Afghanistan. Un article du Monde relate que plusieurs Etats membres de l’Union européenne, à l’initiative de Chypre, ont indiqué à travers leurs représentants souhaiter reprendre des relations avec le régime de Bachar Al Assad pour pouvoir expulser des personnes vers la Syrie - ce qui demande une révision des relations de l’Union avec la Syrie. L’article poursuit : “Même si elle ne s’est pas associée à ces initiatives, l’Allemagne est désormais elle aussi favorable à l’expulsion des personnes jugées dangereuses ou condamnées pour crimes graves vers des pays peu sûrs comme l’Afghanistan et la Syrie. « De tels criminels doivent être expulsés, même s’ils viennent de Syrie ou d’Afghanistan », a déclaré le chancelier Olaf Scholz, le 6 juin.” L’article est à retrouver en entier ici.

Pour comprendre, pour cogiter


  • Conseil lecture. “Traverser les forêts” de Caroline Hinault . Le résumé :  “Trois femmes, une forêt. La forêt c'est la dernière forêt primaire d'Europe, aux confins de la Pologne. Un sanctuaire sauvage peuplé d'une grande faune disparue ailleurs. C'est là que vit Véra, journaliste biélorusse exilée depuis le printemps au milieu des arbres et des bêtes. C'est là qu'est revenue s'installer Nina, elle qui a rêvé que sa beauté lui ouvrirait les portes de l'Occident mais qui, remâchant ses illusions perdues, occupe avec son fils l'ancienne maison forestière de ses parents. C'est là, enfin, dans cette « zone rouge » où patrouillent désormais les militaires, qu'Alma tente de franchir la frontière. Sans qu'elles le sachent, la forêt va entremêler le destin de ces trois femmes.
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  • Les intermédiaires “pairs”. “Maillon essentiel du contrôle migratoire aux frontières externes de l’Europe”, ils sont artistes, leaders associatifs, membres des communautés migrantes et participent à la stratégie de “retours volontaires” de l’OIM et des associations investies dans la question de la migration. L’autrice parle de “compétences racialisées” en ce que “les intermédiaires pairs sont prioritairement recrutés pour des savoir-faire et des savoir-être présumés naturels du fait de leur appartenance à la communauté subsaharienne, et non pour des compétences acquises, d’ordre professionnel. Ce « ticket d’entrée » racialisé dans la gestion des migrations leur permet de convertir un stigmate en une ressource pour accéder à un emploi. Il les cantonne cependant à des postes subalternes qui impliquent un contact direct avec les migrants.”. A retrouver ici

  • Les cours d’eau sont mortels pour qui n’est pas du bon côté. Dans ce premier épisode d’une série d’articles, la géographe et cartographe Morgane Dujmovic retrace les conséquences humaines des politiques migratoires européennes externalisées dans les balkans et les dispositifs de “sas” développés par l’UE destinés à filtrer “la migration jugée acceptable de celle jugée indésirable”.

  • Revue : L’internationale des sans-papiers. A découvrir une chouette revue « The Funambulist », qui aborde globalement les luttes et les politiques des espaces et des corps. En accès libre ici un numéro dédié aux « espaces du régime de la frontière, au-là de l’espace de la frontière ».
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