La Lettre d'infos N°67

Belles échappées de l'été 2022

• Ce sera le 20 août au château d’Hardelot :

Fly With Me, un festival épique de cerfs-volants en solidarité avec le peuple afghan. Il invite les habitants du Royaume-Uni et d’Europe à fabriquer et à faire voler des cerfs-volants afghans, ce jour marquant le premier anniversaire de la chute de l’Afghanistan aux mains des talibans. Fabrication et envol de cerfs-volants, projection de films et théâtre. Un projet porté par l’association Sous l’Opalétuvier, le Studio Andrew Todd, Les Afghans du Théâtre du Soleil, Le Good Chance Theatre. Plus d’informations et déroulé de l’après-midi ici

• En juillet, c’était :

Un camp d’été transfrontalier, le Transborder Summer Camp. Il a permis des rencontres et des échanges autour des différentes luttes pour la liberté de circulation et l’égalité des droits sociaux. Le premier camp transfrontalier avait eu lieu en 2019, rassemblant plus de 500 activistes venant de plus de 90 villes. Trois ans plus tard, c’est environ 800 personnes qui se sont rendues à la ZAD de Notre Dames des Landes, venant du continent africain, européen mais aussi d’Amérique du Sud, ou encore de l’Asie de l’Ouest. Des discussions, des rencontres et des échanges, possibles grâce à un gros effort de traduction. Divers ateliers ont eu lieu durant ces quatre jours, allant de la présentation de la ZAD (lieu symbolique de lutte), à l’auto-organisation des personnes migrant.e.s, ou encore des discussions autour de l’intersectionnalité.

Amnesty International, partenaire du Festival d’Avignon. » Comment se réapproprier son récit, accompagner celui de l’autre, du collectif, témoigner de l’intime, prêter sa voix avec pudeur, dire le vrai à travers une fiction ? « . Des rencontres, des projections, et débats. Mais aussi des pièces de théâtre, tel que « Koulounisation » du performeur et metteur en scène belge Salim Djaferi décryptant la langue de la colonisation ; » A nos ailleurs », par la compagnie de l’Astrolabe où trois comédiens parlent tous de la même chose, la perte d’un lieu, le leur ou celui des générations qui les ont précédés, l’abandon fondateur d’un pays aimé, d’une maison protectrice.

En Sardaigne, dans la ville militante d’Orgosolo, Dominique Debelle a photographié des fresques murales qui racontent le passage des personnes exilées.

Lieux de vie

à la frontière franco-britannique

• A Calais, l’arrêté interdisant les distributions de nourriture aux personnes migrantes est suspendu. Cela faisait près deux ans que tous les mois était renouvelé cet arrêté. De nombreuses fois les personnes solidaires ont communiqué et alerté les autorités publique contre le renouvellement de ce dernier. De nombreuses verbalisations, et intimidation envers les aidant.e.s était justifié par les forces de l’ordre à la suite de l’arrêté. Depuis le mois de mai, ce dernier n’a pas été renouvelée. A lire avec InfoMigrants
• A Grande-Synthe, les expulsions illégales avaient lieu une fois par semaine en moyenne en 2021. Cela n’a pas changé depuis, en effet, 24 expulsions depuis le 1er janvier 2022 à Dunkerque et Loon-Plage ont été effectué. Or, les personnes exilées vivant sur les lieux de vie ne sont jamais convoquées au tribunal avant ces expulsions, en violation du principe fondamental de la justice du contradictoire. Elles sont considérées comme “non-dénommées” et “non-identifiables” au seul prétexte qu’elles ne parlent pas français. Suite à la destruction totale de deux lieux de vie informels à Grande-Synthe les 13 et 26 octobre 2021, six personnes exilées avaient saisi début décembre 2021 le Tribunal judiciaire de Dunkerque. L’audience a eu lieu le 10 mai 2022 afin d’attaquer la légalité de ces opérations d’expulsion et de faire condamner en conséquence la commune de Grande-Synthe. La décision qui vient d’être rendue illustre le dysfonctionnement de la justice. Communiqué de presse à lire ici
• A Cherbourg, des financements britanniques pour sécuriser le port. Dans le cadre d’un accord de financement du renforcement des contrôles aux frontières, les Britanniques s’étaient engagés à verser 62,7 millions d’€ à la France en 2021 et 2022. Il s’agissait de mieux garantir les installations portuaires d’intrusions diverses, et notamment de migrants. Le plan a été signé en mars 2022 en ce qui concerne le volet cherbourgeois. Il porte sur 3,2 millions d’€ destinés à améliorer les éclairages, les points de contrôles, ou encore à rehausser à 4 mètres les clôtures des espaces dédiés au port de commerce. La théâtralisation de la force continue à la frontière franco-britannique.
• A Strasbourg, 65 demandeurs d’asile qui occupaient le parc de l’Etoile depuis près de deux mois ont été expulsés en vue des festivités du 14 juillet. 10 jours plus tard, des tentes sont à nouveau installées sous les fenêtres de la mairie. Le credo des associations qui les accompagnent est inchangé : elles exigent l’ouverture de places d’hébergement d’urgence en réquisitionnant des logements vides.

et ailleurs

• Plus d’un millier de migrant.e.s débarquent en Italie en quelques heures, c’était le 24 juillet. Cette recrudescence saisonnière des arrivées pendant l’été coïncide cette année en Italie avec un contexte politique mouvementé. Plus d’infos avec le Monde

Infos de la PSM

• Le mois de juillet rime avec mémoire. Nous nous sommes rendues compte du besoin des membres du réseau d’avoir un historique des évènements passés à la frontière franco-britannique, pour faciliter le travail des personnes solidaires. Ce mois de juillet c’est principalement axé sur l’histoire de l’auto-organisation des personnes exilées à Calais. Une stagiaire de la PSM, avait préalablement récolté les informations autour de l’auto-organisation des personnes. Aujourd’hui ce travail est en cours de numérisation et de valorisation pour que l’ensemble des membres du réseau puissent y avoir accès et s’en emparer. L’occasion peut-être de relancer la « Commission Agir ensemble » de la PSM.
• Trois info kiosques sont en préparation pour un partage de ressources et d’informations sur des lieux stratégiques du Calaisis.

Infos des assos

Dans son tour des popotes, la PSM est allée rencontrer le collectif Cambraisis. Des idées de nouveaux projets d’entraide à mettre en place et de remobilisation locale des personnes ont été discuté. L’objectif est aussi de visibiliser davantage l’action de Debout ensemble, association créée en 2018 et qui agit sur Valenciennes, Maubeuge, Angres. Association apportant une aide d’urgence sur les camps, accompagne les réfugié.e.s statutaires et des personnes sans-papiers. Le besoin de faire réseau avec les autres membres à la frontière à été un des points évoqués lors de cet échange, notamment sur la comparaison des situations d’accès au droit.

Faire et Dire, les premières personnes concernées

• Des obligations de quitter le territoire prises contre des jeunes apprentis. Patrons, professeurs et associations dénoncent une recrudescence des mesures d’expulsion « ubuesques » contre des jeunes pourtant formés sur des métiers en tension. Moussa est titulaire d’un CAP de peintre et d’un CAP de couvreur. Ce Malien de 21 ans, en France depuis cinq ans, a demandé un titre de séjour mais s’est vu délivrer une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en janvier par la préfecture. « Je ne comprends pas, confie-t-il au journal Le Monde. J’ai fourni tous mes bulletins, avec à chaque fois les encouragements ou les félicitations. Un patron voulait m’embaucher mais [à cause de l’OQTF], il n’a pas pu. » . Apprentis et enseignants témoignent

Envie d'agir

• Aidons la Cimade à mettre fin au traitement indigne des personnes exilées, à ces violences sans précédents aux frontières ! Interpellons les décideurs et décideuses politiques sur les conséquences des politiques migratoires françaises et européennes ! Informons le grand public sur le quotidien des personnes étrangères aux frontières et tout au long des parcours d’exil ! Continuons le travail d’observation et de collecte d’information, pour documenter et pointer du doigt la dangerosité, et les pratiques et traitements illégaux, des deux côtés des frontières! A retrouver avec La Cimade